Strangers: Prey at Night
Interdit aux moins de 12 ans

 

Une famille s’arrête pour la nuit dans un parc de mobile home isolé qui semble complètement désert. Une jeune femme étrange frappe à leur porte…. C’est le début d’une terrible nuit d’horreur : pris pour cible et poursuivis sans relâche par trois tueurs masqués, chacun devra lutter pour sauver sa peau dans un jeu de cache-cache impitoyable.

Hommage scolaire dans la forme, mais néanmoins glaçant, du cinéma de John Carpenter, cette fausse suite à The Strangers qui, en fait, n’utilise que son point de départ narratif, est un home invasion d’une redoutable efficacité.Notre avis : Vaguement sorti en DTV en France en 2009, The Strangers n’avait pas grand-chose de cinématographique à offrir. Liv Tyler était piégée à domicile par des faces masquées venues tuer pour le plaisir.
Dix ans plus tard, on reprend le procédé du home invasion, celui de Funny Games et de Ils, on change la famille et les monstres à visages humains, et on recommence le jeu de massacre. Après tout, la légitimité est d’autant plus grande pour ce retour anniversaire qu’American Nightmare a, entre temps, lâché ses monstres à trois reprises, avec un succès considérable. Un quatrième d’ailleurs sortira dans la foulée que The Strangers 2.
Désormais producteur et scénariste, le réalisateur du premier film, Bryan Bertino, a laissé sa place à Johannes Roberts, cinéaste très moyen (47 meters down, The Door), impersonnel comme il est, on ne lui reprochera pas son soin scolaire et son application à copier le meilleur du slasher.
Le monsieur a donc décidé de recourir à la réalisation clinique et méticuleuse de John Carpenter, celle de Halloween en particulier, pour une nuit des masques en territoire structuré, celui des caravan cities rectangulaires d’une Amérique perdue au milieu de nulle part, où une famille de quatre, dont deux ados un peu crise, surtout pour la fille, arrivée pour la nuit, va se frotter à la cruauté la plus froide de trois individus masqués, venus en découdre à l’arme blanche. La hache fait une apparition récurrente, filmée comme il faut, traînant bruyamment sur le sol. On n’arrête pas le cliché, surtout quand il est cinématographique.Prey at night fonctionne dès les premiers instants. Et pourtant, ce n’est pas faute d’invraisemblances dans le script. Citons la première, cette scène d’ouverture relatant l’attaque d’une maison marquée par le comportement très placide d’un chien de garde qui préfère dormir sur le lit de ses maîtres, plutôt que d’aller flairer le danger meurtrier, lorsque l’on sonne à la porte.
L’atout majeur dans cette effroyable efficacité réside dans la tendance à vouloir calquer le cinéma de Carpenter, jusqu’au final évoquant son Christine, d’après Stephen King, avec une somptueuse course-poursuite avec une voiture enflammée. Voilà un instant de cinéma iconique. Le score, lui aussi l’est totalement. Plagiat déguisé des thèmes effroyablement glauques du maître du synthé d’Assaut et Fog, mais notes de macabres bienvenues.
L’ambiance est largement posée par la rigueur du cadrage et l’intérêt porté à la musique, dans cette Amérique rurale et nocturne, où la brume peut se poser à tous moments sur ces images de pur suspense, hors de toute civilisation.
La bande-son s’accompagne généreusement en morceaux des années 80. La soundtrack fait écho à un best-of de Kim Wilde (Kids in America, Cambodia) ou de Bonnie Tyler (Total eclipse of the heart…). Au choix, en tout cas, cela accentue la redoutable efficacité de cette oeuvre de divertissement brutal, sans sous-texte, qui n’offre que violence et réaction psychologique de détresse aux spectateurs qui l’ont bien cherché.
On appelle cela une série B, et celle-ci est bien troussée, et donc recommandable pour ceux qui aime mêler leur souffle haletant aux suées d’une salle sous pression.