Le Brio

Genre Comédie
Nationalité français

 

Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin… Encore faut-il qu’ils parviennent tous les deux à dépasser leurs préjugés.

« Le Brio », d’Yvan Attal : la formidable éloquence de Camélia Jordana et Daniel Auteuil

 

Camelia Jordana et Daniel Auteuil dans "Le Brio" Camelia Jordana et Daniel Auteuil dans « Le Brio »

Un vieux prof aussi brillant que réac et désabusé. Une jeune étudiante de banlieue pleine d’envie et de révolte. Leur rencontre va forcément faire des étincelles. Devant la caméra très inspirée d’Yvan Attal, Daniel Auteuil et Camélia Jordana donnent le meilleur.

    5/5

Le générique de début donne le ton, avec son casting cinq étoiles de grands éloquents, de Gary à Brel en passant par Gainsbourg. Un premier hommage au juste choix du mot qui va irriguer tout le film.

Tout oppose le prof cynique et l’étudiante. Deux mondes. Deux générations. Deux visions politiques. Et les voilà condamnés à faire un bout de chemin ensemble. Objectif : le concours annuel d’éloquence des futurs avocats. L’apprentissage, en mode commando, va être douloureux mais sacrément instructif pour chacun.

Que dire de la performance de Camelia Jordana : elle sait tout faire ! Elle chante comme personne, et devant une caméra, elle crève l’écran. Propulsé dans un monde hostile – la très comme il faut faculté parisienne d’Assas, longtemps considérée comme un repaire de l’extrême-droite – son personnage Neïla y démontre un sacré tempérament.

Pour ne rien gâcher, il y a un moment qu’on n’avait pas vu Auteuil aussi à l’aise dans un rôle. La coiffure, le costume et le verbe qui fait mouche, il a tous les attributs du baron universitaire ou du ténor du barreau, sûr de lui et de ses effets de manche.

Yvan Attal réussit un film magnifique, une comédie diablement bien charpentée, nourrie de dialogues ciselés et loin d’être politiquement anodine. En même temps de Neïla, on profite de la grande leçon d’éloquence et de cynisme du maître. « Ce qui compte, c’est avoir raison. La vérité on s’en fout ». Et lorsque la caméra quitte Assas pour Nanterre, le regard d’Attal demeure aussi juste. Il évite les poncifs, la caricature. Sans en rajouter. On aime sa bienveillance pour les personnages, la famille et les potes de la jeune étudiante. Un vrai sans-faute pour Attal, une heure et demie d’excellent cinéma. Bravo !

"Le Brio" d'Yvan Attal