Le matériau est riche, le scénario dense et les personnages complexes. On sera donc d’autant plus admiratifs de constater le mélange de rigueur et de fluidité qui préside à la narration. De son ouverture jusqu’au lancement de ses « festivités » (un climax d’une quarantaine de minutes passablement ahurissant), Battleship Island sait toujours hiérarchiser ses enjeux, orchestrer la montée en puissance scénographique jusqu’à une explosion attendue et roborative.
Un casting aux petits oignons
FAIS-MOI LA GUERRE COMME UN SOLDAT
Car le métrage est à la fois un fantasme de film de guerre à grand spectacle, parfaitement old school dans sa conception, son écriture, que moderne dans son écriture et maître de lui-même dans ses effets. On ne voit pas aujourd’hui d’autre cinéma que le cinéma coréen pour traiter d’un récit de ce type avec tant de figurants, de si vastes décors, d’aussi invraisemblables cascades.
Plans composés à la perfection, bataille sauvage et mélodrame total, la proposition de est celle d’une centrifugeuse cinématographique qui ne cède rien aux modes du moment et convoque avec délice le souvenir d’une ambition épique que les productions occidentales semblent désormais en peine de se remémorer.