Tueurs
Date de sortie 03 Mai 2018 (1h 26min)

 

Genre Policier
Nationalités belge, français
Interdit aux moins de 12 ans

 

Alors que Frank Valken réalise un casse fabuleux, un commando de tueurs entre en action et exécute tous les témoins. On relève parmi les cadavres celui de la magistrate qui enquête sur l’affaire des Tireurs fous. Trente ans plus tard, ils semblent être de retour. Arrêté en flagrant délit et face à la pression médiatique, Frank n’a d’autre choix que de s’évader pour tenter de prouver son innocence.
  • François Troukens signe un premier film réussi avec « Tueurs ».
  • Ce gangster repenti s’est inspiré de son passé pour écrire son histoire.
  • Olivier Gourmet, Bouli Lanners et Lubna Azabal livrent des prestations épatantes.

Tueurs de François Troukens n’est pas un film comme les autres. Pas seulement parce que ce polar nerveux sur une série de braquages est une réussite, mais en raison du passé de braqueur de son réalisateur qui a puisé dans ses souvenirs pour lui donner le jour.

« Comme un coureur de marathon qui regarde derrière lui, je n’en reviens pas du chemin que j’ai parcouru », confie Troukens à 20 Minutes. Animateur télé en Belgique, il propose une autobiographie (Armé de résilience, éd. First) et une bande dessinée (Forban, éd. Le lombard) en plus de son film. « Tout sort en même temps mais c’est un travail qui s’étire sur plusieurs années. Ma vie précédente m’a fait perdre beaucoup de temps », explique-t-il.

Le cinéma dans la peau

Son existence dans le grand banditisme est au centre de Tueurs, librement inspiré d’un fait divers belge. François Troukens y dirige Olivier Gourmet, Bouli Lanners et Lubna Azabal. « J’ai toujours voulu être réalisateur, explique-t-il. Mais j’ai fait des conneries qui m’ont empêché de concrétiser ce souhait auparavant. » Les bêtises en question (braquages de fourgon, cavale de huit ans et six années de prison) ont nourri son récit. « Il est clair que je n’aurais pas écrit le même film si je n’avais pas vécu tout cela. »

Une question de survie

La hargne de ses personnages vient de ceux qu’il a rencontrés derrière les barreaux. « Il faut savoir s’occuper pour pouvoir s’en sortir, reconnaît-il. Ce n’était pas une question de courage, mais de survie. » L’ancien étudiant en cinéma, fils d’un chanteur d’opéra, rêve de réaliser des films populaires. « Cela manque en Belgique de trouver des longs-métrages dont le contenu social puisse être attrayant pour le grand public. » Tueurs a déjà séduit les spectateurs de la Mostra de Venise où le film a été sélectionné.

Ne pas se laisser enfermer

François Troukens a souhaité que son film soit réaliste. « Bien qu’il s’agisse d’une fiction, tout devait être juste : l’image comme le son. » Il prépare en ce moment une série policière, mais planche aussi sur un thriller écologique. « Je ne souhaite pas être cantonné dans le polar, même si j’adore ça, avoue-t-il. J’aimerais pouvoir raconter une histoire d’amour. » Tueurs donne envie de suivre la carrière de quadragénaire talentueux quel que soit le projet qu’il choisira.